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Balade géologique à la Carrière Mallet

Samedi 7 avril 2018

[/vc_column_text][vc_column_text]Au sud du Massif calcaire de Crussol, la carrière Mallet permet à celui qui sait où regarder de comprendre les fonds marins et leur surrection au travers les âges. Parcourez 150 millions d’années d’histoire géologique et découvrez paysages, roches et fossiles sous un nouveau jour.[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column width= »2/3″][vc_column_text]

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Petit résumé de la balade

[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column width= »1/2″][vc_gallery type= »image_grid » images= »760,761,762,763,764,765,766,767,768,769,770,771,772,773,774,775,776,777,778,779,1146″ img_size= »200×100″ onclick= »img_link_large »][/vc_column][vc_column width= »1/2″][vc_column_text]C’est au pied de la montagne de Crussol que se sont retrouvés ce samedi 7 avril 2018 une trentaine de participants, partis à la découverte de la carrière Mallet avec le paléontologue Bernard Riou, membre de l’association Paléodécouvertes et du Muséum de l’Ardèche. La balade permettait aux géologues amateurs et connaisseurs de comprendre les fonds marins et leur surrection au travers les âges.

La formation du massif calcaire de Crussol

Comme beaucoup de formations de massifs calcaires ou granitiques, il faut remonter au supercontinent de la Pangée pour comprendre leur origine. En effet, au début du Jurassique (il y a environ 200 millions d’années), la transgression marine, des suites du morcellement, de la dislocation, des terres émergées, va permettre l’ouverture d’océans et de mers sur l’ensemble de la planète. L’océan Alpin est donc né ! Au départ peu profond, où vivent algues et coquillages, le niveau marin va considérablement augmenter jusqu’à atteindre 200m de profondeur au Jurassique Moyen. Survient ensuite une régression marine, la profondeur n’est plus que de 100m, mais cette diminution du niveau de la mer va favoriser le dépôt de micro-organismes et la formation d’argiles.

Au fur et à mesure des millions d’années va survenir la formation des Alpes avec le surélèvement alpin, il y a entre 35 et 25 millions d’années. C’est à ce moment-là que les anciens fonds marins au niveau de Crussol et de Soyons vont se retrouver sur les points hauts du relief qui bordent la faille du sillon rhodanien, cette même faille qui sépare actuellement le massif de Crussol et le massif du Vercors. Enfin, il y a 5 millions d’années survient la crise messinienne, avec la fermeture de la Méditerranée, la baisse de son niveau marin, et donc l’incision des fleuves et rivières qui y sont connectés ; ici, le Rhône. De nouveaux reliefs vont ainsi apparaître, ou d’autres seront plus accusés, selon l’incision préférentielle des cours d’eau.

L’exploitation de la montagne par les carrières

Pendant l’intense période d’exploitation des calcaires, des marnes et des argiles, à la fois au cœur de la montagne mais également dans les vallées alentours, des carrières se situaient tout autour de la montagne de Crussol. L’animateur-paléontologue Bernard Riou ne tarde pas après quelques mètres d’ascension d’emmener les participants au cœur de la carrière Mallet, au pied d’une série du Kimméridgien, vieille de 150 millions d’années. Ici, le calcaire est utilisé pour les murs et les dalles. Un calcaire similaire est présent dans l’Ain et en Allemagne, mais ce dernier était davantage utilisé pour la lithographie (impression sur calcaire), d’où leur appellation de séries sublithographiques, en couches très fines.

En 1846, quatre carrières sont exploitées sur Crussol, certaines sont même des anciennes exploitations romaines, calcaires autrefois réputés pour leur brillance. Que ce soit à l’époque romaine ou au XIXe siècle, le Rhône a joué un rôle important dans le transport des matériaux extraits, notamment à bord de nombreux bateaux vers Lyon et Vienne. Des essais de pierres tombales en marbre ont également pu être réalisés en sciant et polissant la roche, à l’image de la pierre de Ruoms en Sud Ardèche. Ruoms se revendique d’ailleurs, comme plusieurs autres villes françaises, héritière du socle de la Statue de la Liberté à New York… Toujours est-il que cette série sédimentaire de Crussol lui a valu une apparition dans l’échelle des temps géologiques, sous le nom de Crussolien, sous-ensemble du Kimméridgien inférieur et supérieur.

On peut retrouver quelques curiosités dans cette carrière Mallet affirme le guide de la balade. En effet, les argiles et les marnes qui se sont déposés dans les joints de stratification au cours de plusieurs millions d’années, laissent aujourd’hui apparaitre des coulées de rouille. Ces coulées sont le résultat d’une cristallisation vers le centre de marcassite, espèce minérale composée de disulfure de fer, polymorphe de la pyrite, souvent confondue avec de la météorite. La pyrite a même pu être exploitée dans certaines mines de fer de Soyons. Et qui dit fer dit oxydation, et donc cette couleur orangée très particulière !

Mais il n’y a pas que des cailloux et fossiles à Crussol…

Parce que oui, des fossiles, il y en a à Crussol ! À chaque pas, avec un peu de chances, on peut tomber sur une ammonite. Il s’agit même d’un site référence pour les ammonites nous signale Bernard Riou, car longtemps le lieu d’études des universités de Lyon et de Grenoble. L’ammonite la plus célèbre de Crussol a été retrouvée par Laurent de Saint-Péray, elle mesurait 50 cm de diamètre, et a été aperçue pour la dernière fois chez un antiquaire de Valence… À Crussol, on peut également retrouver des aptychus (écoutille bivalve se refermant sur les coquilles d’ammonites), des écailles de lépidotes, ou bien des vertèbres marines.

Aujourd’hui, le site de la Montagne de Crussol est géré par la Communauté de Communes Rhône Crussol. Il est également intégré dans le réseau Natura 2000, inventorié ZNIEFF et il bénéficie d’un périmètre d’ENS, « Massifs calcaires de Crussol et Soyons. » Un Espace Naturel Sensible (ENS) est un périmètre identifié au vu de son intérêt biologique et/ou géologique et/ou paysager. Bien souvent représentatifs des grandes entités paysagères d’un territoire, l’Ardèche en compte actuellement 16. Chacun des sites possède une biodiversité locale à protéger et à préserver. Toutefois, les ENS restent des périmètres de travail et d’observation, sur lesquels il ne s’applique pas de réglementation particulière. L’intérêt naturaliste est donc ici tout aussi important que l’intérêt géologique, car on peut observer de nombreuses espèces protégées, notamment grâce aux influences climatiques méditerranéennes et à l’établissement de pelouses sèches. Ces dernières sont des formations végétales rases qui se développent sur des sols calcaires peu profonds et qui ne retiennent pas l’eau d’où le terme « pelouse sèche. » Ces conditions extrêmes favorisent ainsi le développement d’une faune et d’une flore exceptionnelles, telles que le Lézard ocellé, l’Alyte accoucheur, la Diane, la Proserpine et l’Azuré du Serpolet (lépidoptères), le Guépier d’Europe, le Circaète Jean le Blanc ; et de nombreuses espèces d’orchidées (Orchis à trois dents, Ophrys de la Drôme).

Après avoir admiré le splendide panorama sur les monts du Vercors et la vallée du Rhône que nous offrait le massif de Crussol, les participants, accompagnés du guide-paléontologue, entament la descente du retour au milieu des buis, ravis de cette nouvelle balade géologique, et jusqu’au dernier moment les yeux rivés au sol à la recherche d’ammonites et coquillages.

Témoignage de Pierre Gauthier

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