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Balade géologique à Saint-Etienne de Boulogne

samedi 2 juin 2018 à 14h00

Ce samedi 2 juin 2018, de 14h à 16h30/17h, Bernard Riou vous accompagne à la découverte des paysages. Pour vous inscrire, merci d’utiliser le formulaire ci-dessous ou de vous rendre sur la billetterie en ligne.

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Résumé de la balade

Il fallait être aguerri ce samedi 2 juin pour venir à bout du sentier géologique de Saint-Étienne-de-Boulogne. Au total, vingt participants ont fait le déplacement pour découvrir la diversité géologique de l’Ardèche réunie sur un peu plus de 11 kilomètres, dans une boucle qui s’élevait jusqu’au pied de la Roche de Gourdon, géosite des Monts d’Ardèche. Bernard Riou, paléontologue et membre de l’association Paléodécouvertes et du Muséum de l’Ardèche, avait prévenu quant au caractère exceptionnel de cette balade avec près de 450 m de dénivelé positif. Mais c’est sous un soleil printanier que tous ont pu découvrir la richesse du patrimoine géologique de l’Ardèche, ses paysages panoramiques et ses espèces floristiques exceptionnelles.

Une diversité géologique exceptionnelle en Ardèche

Il suffit de regarder la carte géologique de l’Ardèche pour se rendre compte qu’elle possède de très nombreuses couleurs. Ses couleurs définissent chacune une roche différente à un temps géologique différent ! De manière synthétique, la partie nord et ouest comprennent des roches cristallines (granite, gneiss, micaschistes…), entrecoupées tout de même par des roches volcaniques (basalte, pouzzolane, phonolite…) sur un axe nord-ouest/sud-est. C’est à partir du centre-Ardèche que la complexité apparaît : d’abord avec un liseron de grès du Trias, puis en descendant sur le sud-est, des roches calcaires et marneuses (Jurassique inférieur, Jurassique moyen et supérieur, Crétacé inférieur, Crétacé inférieur urgonien), et un morceau de Tertiaire du côté des Vans. Des alluvions récentes bordent le couloir rhodanien ainsi que la rivière Ardèche. Ça, c’est pour la partie schématisée, si vous jetez un coup d’œil à la carte géologique d’Ardèche du BRGM, c’est autrement plus complexe…

Toutes ces roches ont des âges différents et affleurent aujourd’hui pour plusieurs raisons. D’abord, par un important travail d’érosion au cours des derniers millions d’années. Le granite correspond notamment à une toute petite partie (des restes) de la chaîne hercynienne ou chaîne varisque, datée entre 420 et 380 millions d’années, formée au moment du rapprochement des terres émergées en un super-continent, appelé la Pangée. La chaîne hercynienne était aussi imposante que l’actuelle chaîne de montagnes de l’Himalaya. Ces roches (granites) étaient pourtant en profondeur, mais la tectonique des plaques a permis de les élever depuis les profondeurs de la croûte terrestre jusqu’aux points les plus hauts de la planète. Peu de temps après (plusieurs millions d’années), le grès du Trias fait son apparition : roche sédimentaire détritique, issue de l’agrégation et la cimentation de grains de sable, eux-mêmes provenant du granite érodé. C’est sur ces grès du Trias que la plupart des dalles à empreintes de reptiles et dinosaures sont retrouvés, à l’époque où l’Ardèche était un milieu côtier. Le super-continent Pangée s’étant progressivement disloqué, à nouveau à cause des mouvements des plaques continentales et océaniques, des océans et des mers n’ont pas tardé à apparaître, recouvrant une bonne partie des terres émergées. C’est à ce moment qu’ont pu se déposer de nombreuses roches sédimentaires (calcaire, marne…) sur le fond de ces zones en eau, pendant le Crétacé et le Jurassique. C’est dans ces roches sédimentaires que se cachent la majorité des fossiles d’Ardèche. C’est à peu près à 70 millions d’années que la surrection alpine survient, deuxième raison après l’érosion de l’affleurement de diverses roches en Ardèche. Les mouvements tectoniques vont à nouveau faire leur travail, et élever le relief. Cette fois-ci, on parlera d’inversion du relief, car ce sont les fonds marins, vidés désormais, qui vont se retrouver sur les points les plus hauts. Concrètement, lorsque vous randonnez en altitude, vous marchez potentiellement sur d’anciens fonds marins. Cette inversion du relief est très particulière, car avec les nombreuses coulées volcaniques qui ont frappé l’Ardèche, le basalte, la pouzzolane ou la phonolite, se retrouvent soit sur le socle cristallin (granite de l’ancienne chaîne hercynienne) soit sur des roches sédimentaires. Et les fossiles que l’on retrouve très souvent au massif du Coiron n’ont pu être protégés de l’érosion que par cette massive coulée de lave qui est venue se superposer sur les couches géologiques calcaires déjà en place il y a 8 millions d’années. Et dont on retrouve les traces d’une forme d’érosion épisodique très particulière dans nos fameuses gorges de l’Ardèche, avec pour origine la crise de salinité messinienne. Il y a environ 6 millions d’années, la mer Méditerranée s’est fermée au niveau de l’actuel détroit de Gibraltar. Son niveau a baissé de 2500 mètres, sur plusieurs millénaires. Le Rhône et les autres fleuves connectés à la mer ont donc incisé les roches affleurantes afin de conserver leur connexion à la mer, les rivières en ont fait de même, et avec la rapidité d’incision, les gorges sont donc aujourd’hui plus ou moins à pic.

De nombreux évènements donc au cours des 500 derniers millions d’années, qui ont façonné et façonnent encore nos paysages et nos roches. On prévoit même dans 250 millions d’années la formation d’un nouveau super-continent, Pangaea Proxima. Bien que l’Océan Atlantique s’agrandisse de 2,5 cm/an actuellement, c’est lui qui dans 100 millions d’années va commencer à se rétrécir et fera converger les continents.

Un sentier géologique, pourquoi ici ?

La commune de Saint-Étienne-de-Boulogne a donc mis en place avec plusieurs partenaires un sentier de découverte ayant pour thématique la géologie. Car c’est particulièrement dans cette commune, lorsque l’on se dirige vers la Roche de Gourdon, que l’on peut découvrir une grande diversité de roches affleurantes. Le guide Bernard Riou fait cheminer les participants à travers cette montagne, offrant des panoramas de plus en plus époustouflants au fur et à mesure de la montée. Saint-Étienne-de-Boulogne étant connu pour ses châtaigneraies – production de 120 tonnes de châtaignes par an -, il n’est pas étonnant de commencer et de finir la balade par ces arbres majestueux, qui adorent les sols acides, comme le granite ou le basalte. Entre-temps, des grès du Trias ont pu être croisés, sous la forme de véritables rivières de pierres, des éboulis actifs qui avancent progressivement tels des glaciers de montagne. Après le basalte à péridotite oxydée, et les orgues basaltiques du Coiron, découverts non loin du pied de la Roche de Gourdon, géosite des Monts d’Ardèche, les géologues amateurs ont pu découvrir les calcaires et marnes bien cachés en redescendant le sentier géologique. Quelle joie de pouvoir découvrir également de nombreuses fleurs, certaines communes comme la Vipérine, la Digitale pourpre, l’Œillet des Chartreux, et d’autres plus rares, comme la Gentiane jaune, l’Orchis bouc, l’Orchis tacheté, l’Orchis punaise, ou bien la Raiponce orbiculaire.

Un sentier éprouvant, mais d’une grande beauté ! L’orage grondait au loin, mais c’est sous le soleil que chaque participant, petit comme grand, a pu découvrir le patrimoine géologique riche et varié de l’Ardèche méridionale, en compagnie comme à chaque balade du paléontologue passionné Bernard Riou.

Témoignage de Pierre Gauthier

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