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Balade géologique à Saint-Priest

Samedi 12 mai 2018 à 14h

À vos agendas ! Ce samedi 12 mai 2018, l’association Paléodécouvertes vous propose, comme chaque semaine, de partir à la découverte du territoire ardéchois. Ce week-end, c’est au cœur de l’Ardèche que nous vous invitons découvrir le patrimoine géologique, l’histoire de ces affleurements marno-calcaires qui bordent la rivière Ouvèze.

Plongez dans les océans du jurassique à la recherche des animaux des fonds marins. Ammonites, bélemnites, nautiles et autres ichtyosaures ont laissé ici les traces de leur passage il y a 150 millions d’années. Remontez le temps avec un guide de Paléodécouvertes.[/vc_column_text][vc_single_image image= »948″ img_size= »full »][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column width= »2/3″][vc_raw_html]JTNDaWZyYW1lJTIwc3JjJTNEJTIyaHR0cHMlM0ElMkYlMkZkb2NzLmdvb2dsZS5jb20lMkZmb3JtcyUyRmQlMkZlJTJGMUZBSXBRTFNlY2kyaFhqazc1RkRJMDM0bU53N0U2cTVueXEtaTNRTVM1WXRUTlg3YW1FdHFHRFElMkZ2aWV3Zm9ybSUzRmVtYmVkZGVkJTNEdHJ1ZSUyMiUyMHdpZHRoJTNEJTIyMTAwMCUyMiUyMGhlaWdodCUzRCUyMjcwMCUyMiUyMGZyYW1lYm9yZGVyJTNEJTIyMCUyMiUyMG1hcmdpbmhlaWdodCUzRCUyMjAlMjIlMjBtYXJnaW53aWR0aCUzRCUyMjAlMjIlM0VDaGFyZ2VtZW50JTIwZW4lMjBjb3Vycy4uLiUzQyUyRmlmcmFtZSUzRQ==[/vc_raw_html][/vc_column][vc_column width= »1/3″][vc_column_text]En pratique

  • Réservations obligatoires à l’aide du formulaire de gauche.
  • Accès gratuit pour les adhérents de l’association
  • Participation adulte 5€, enfant 3€ si vous n’adhérez pas encore
  • Durée environ 3h, prévoir de bonnes chaussures

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Résumé de la balade

Ce samedi 12 mai 2018, une trentaine de participants s’étaient retrouvés sur la place des Marnes à Saint-Priest pour une balade géologique avec le paléontologue Bernard Riou, de l’association Paléodécouvertes et du Muséum de l’Ardèche. Ce weekend, la balade consistait à découvrir les marnes de la commune, mais pas que ! En effet, la commune de Saint-Priest, d’une superficie d’un peu moins de 20 km², possède un fort intérêt géologique de par les différents affleurements qui s’y trouvent.

Le passé géologique et historique de la commune

Les participants suivent le guide qui les dirige tout doucement vers la rivière Ouvèze et ses affleurements marno-calcaires. Tout au long du chemin, ils découvrent les beautés florales qui ornent les prés, mais surtout le passé géologique et historique de la commune. Saint-Priest est surtout connue pour son exploitation minière, donc évidemment avec les plusieurs mines de fer dont deux puits sont inscrits monument historique. Mais la commune a surtout exploité le minium, un pigment toxique (plomb) de couleur rouge, autrefois utilisé dans la peinture artistique et comme apprêt antirouille. Il s’agit d’un pigment artificiel très ancien, mais qui va prendre son importance dans la peinture à partir de la Renaissance (peinture murale, manuscrits enluminés, peinture à l’huile, tempera, etc.). Cependant, vers 1930, le minium disparait comme pigment rouge orangé, mais, en dépit de sa toxicité, il sera utilisé comme peinture antirouille et parfois comme sous-couche protectrice du bois (jouant le double rôle de fongicide et d’insecticide). Synonyme de peinture anticorrosion, le minium est largement utilisé pour la protection contre la corrosion des métaux ferreux. Malheureusement, la toxicité des peintures au plomb les ont fait interdire, en France à partir de 1946, et définitivement sur le marché en 1993. L’exploitation à Saint-Priest a duré de 1845 à 1958, une longue exploitation, avec des miniers qui se faisaient appeler les « Gueules Rouges. » On estime que plus de 40 000 tonnes de minerais ont été extraits au cœur de la commune. L’emplacement avait été choisi par sa proximité avec le Rhône et les nombreux chemins de fer de l’époque qui desservaient Aubenas et la partie sud de l’Ardèche. Les habitants, eux, pour se chauffer, triaient le charbon des autres minerais issus de la fabrication du minium, appelé la charbonille. Tout le monde avait l’air d’y trouver son compte !

À Saint-Priest, en montant sur le col de l’Escrinet, on peut admirer la montagne du Charay, montagne qui a abrité un couvent des chanoines réguliers de Saint-Augustin. Le monastère de Charay, en l’an 1000, contrôlait 22 églises dont celle de Saint-Priest. Malheureusement, il ne reste aujourd’hui plus que des ruines de ce monastère, détruit très probablement en 1578 par les réformés. Étymologiquement, Charay pourrait signifier « charrié par les eaux ». En dehors de l’activité minière, le passé industriel de Saint-Priest a également été marqué par la présence de moulinages à soie. Enfin, sur les limites de la commune, au niveau du col de la Soulière, on peut observer les coulées et le ring-dyke du Goulet de la Soulière, site inscrit à l’inventaire national du patrimoine géologique (INPG). Saint-Priest se situe en effet au nord du massif du Coiron, on peut ainsi trouver sur la commune à la fois des affleurements de dépôts marneux du Jurassique, mais aussi des coulées basaltiques du massif du Coiron, pas étonnant de retrouver des ammonites piégées dans du basalte !

Et pourquoi qu’on ne trouve pas de dinosaures ici alors ?

Après avoir longé l’Ouvèze, les participants se posent au pied d’un somptueux affleurement, où coule encore la petite rivière, bien incisée dans le calcaire. Les enfants s’en donnent à cœur joie à observer les têtards dans les mares, tandis que les adultes pensent contempler d’énormes empreintes de dinosaures. Mais le guide les fait vite déchanter ; en effet, il n’y a pas de dinosaures ou d’empreintes de dinosaures ici. Nous sommes au Jurassique certes, mais dans des dépôts calcaires et des dépôts marneux, donc sur le fond d’une ancienne mer. L’inversion du relief d’il y a 6 millions d’années a permis d’élever ces fonds marins. On peut toutefois trouver de nombreux autres fossiles, piégés dans les marnes et les calcaires. La paléontologue Bernard Riou avait prévu le coup ! Dans son sac se trouvait tout un petit tas de fossiles, d’ammonites, de rostres de bélemnites (aussi appelées « doigts du diable »), de phalanges de plésiosaure (Nessie du Loch Ness), d’ichtyosaures, et de bien d’autres fossiles d’animaux marins qui vivaient au Jurassique, il y a entre 145 et 200 millions d’années.

Mais alors comment s’explique cette alternance de roches calcaires et de marnes ? La réponse pourrait se situer dans l’astronomie, avec les cycles de Milankovitch. Oui oui, l’astronomie ! Déjà, qu’est-ce que la marne ? La marne est une roche sédimentaire, mélange de calcite et d’argile. On peut parler de calcaire argileux ou d’argile calcaire selon les proportions de calcaire présentes dans la roche. Sa sensibilité à l’eau favorise les instabilités de pente, comme la route du col de l’Escrinet peut en témoigner, bâtie sur des marnes et donc sujette aux glissements de terrain… Les formations marno-calcaires sont  des formations géologiques sédimentaires très courantes. On peut en observer beaucoup sur les bords des routes de l’Ardèche. L’alternance régulière des deux roches (marnes et calcaires) montre un caractère de sédimentation cyclique. Généralement déposées en milieu marin ouvert, relativement peu profond, les formations marno-calcaires sont favorables au développement des faunes et flores marines. Leurs nombreux fossiles sont ainsi largement étudiés en biostratigraphie et utilisés pour la définition des stratotypes et Points Stratotypiques Mondiaux (PSM) de l’échelle des temps géologiques. On parle également de cyclostratigraphie, pour définir leur sédimentation rythmique. En effet, chaque séquence stratigraphique élémentaire est composée d’une couche marneuse et de la couche calcaire lui succédant. Les différents cycles sédimentaires seraient potentiellement liés aux variations périodiques des paramètres orbitaux de la Terre. Ces derniers peuvent ainsi être enregistrés et interprétés. La géologie au service de l’astronomie, et inversement d’ailleurs ! L’empilement de ces formations marno-calcaires permet donc de définir plusieurs ordres de séquences de dépôt, attribuables aux variations des différents paramètres astronomiques terrestres ; eux-mêmes ensuite datés par la biostratigraphie et la radiochronologie. Comme quoi, on ne peut être spécialiste que dans un seul domaine ! Le site Planet Terre de l’ENS de Lyon, actuellement dirigé par Gérard Vidal et Pierre Thomas, expose cette théorie de la cyclostratigraphie.

Les participants profitent de la sérénité du lieu pour se poser et observer les dalles de calcaires que la rivière Ouvèze a façonné au fil des années, rivière parfois dévastatrice comme le témoigne le repère de crue situé sur le petit pont. Au final, du savoir plein la tête et de la beauté plein les yeux, c’est ce qu’on retient bien souvent des balades géologiques de l’association Paléodécouvertes !

Témoignage de Pierre Gauthier

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